Le diagramme radar : un outil simple permettant de caractériser la douleur d’un patient

Dans un article de 2018 paru dans musculoskeletal science and practice, David Walton et James Elliott ont décrit un diagramme radar qu’il propose d’utiliser comme un outil simple permettant de caractériser la douleur du patient tout en validant la concomitance des différentes sources (nociceptive, neuropathique, nociplastique, émotionnelle, cognitive, socio-environnementale et sensori-motrice)..

Ce diagramme radar souvent utilisé dans la thérapie fonctionnelle cognitive n’aurait-il pas toute sa place dans d’autres approches y compris dans le champ de la thérapie manuelle (dans son acception IFOMPT) ?

L’approche centrée sur le patient du modèle bio-psycho-social sous-entend une multitude d’informations issues de l’entretien et de l’examen physique. La prise d’information organisée par le raisonnement clinique est souvent documentée par de nombreux tests/échelles/scores et il n’est pas aisé d’analyser l’ensemble des données afin de prioriser les options thérapeutiques.

Le radar permet de déterminer un phénotype douloureux qui synthétise l’ensemble des données sous la forme d’un diagramme qui quantifie les différentes sources potentielles de douleur en restant fidèle aux trois piliers de la pratique factuelle.

Cet instantané, au carrefour du diagnostic et du traitement est au même titre que la body-chart un excellent moyen de communication entre praticiens.

Pondéré par les attentes du patient, il permet de :

  • hiérarchiser les options thérapeutiques.
  • favoriser la prise de décisions.
  • infléchir ces options au cours du traitement en fonction des résultats de la réévaluation.

Sans verser dans le syncrétisme kinésithérapique, la conversion d’une majorité de praticiens au modèle bio-psycho-social et à l’evidence based practice permet une porosité entre les méthodes.

Cette démarche transversale élargit notre vision et notre champ de compétences en rendant accessible à tout praticien l’ensemble des solutions thérapeutiques bénéficiant des meilleures recommandations scientifiques.

Cela permet aussi de dépoussiérer l’image de la thérapie manuelle parfois réduite à une approche strictement hands-on.

Fabrice BARILLEC

Kinésithérapeute – Thérapeute Manuelle Orthopédique – Ostéopathe