La flexion lombaire chez l’athlète et son implication dans les lombalgies 1/2

Pour ce premier post sur la lombalgie, nous vous proposons de réfléchir sur un thème encore source de débat :

La flexion lombaire chez l’athlète et son implication dans les lombalgies.

Avoir une vision EBP n’implique pas forcément de baser toute sa pratique sur la qualité méthodologique des études scientifiques. Les revues narratives peuvent également être une bonne source d’information.

Nous souhaitons donc vous présenter l’article de Greg LEHMAN publié dans la revue Aspetar (revue non indexée sur pubmed) en Juillet 2019.

« Flexion lombaire chez le sportif : Aide ou Obstacle ? »

Traduction litérale du titre – Article en libre accès ici

POINTS PRINCIPAUX

1. La relation entre flexion lombaire et développement d’une lombalgie reste conflictuelle. Il n’est pas simple d’isoler un facteur pour une problématique multifactorielle.

2. Les études biomécaniques in-vitro indiquent que la flexion lombaire associée à une compression répétée de l’unité vertébrale provoquent des lésions de la colonne antérieure (disque et corps vertébral).
La limite des études in vitro est qu’elles ne caractérisent pas l’adaptabilité de notre système biologique à la contrainte (mécanotransduction et/ou capacités de cicatrisation)

3. Les études épidémiologiques ne démontrent pas de relation entre flexion lombaire et blessures dans le milieu sportif. Sur un suivi d’un an, le facteur qui a le + de poids est celui d’avoir eu une augmentation de volume de pratique.

4. Il ne faut pas pour autant laisser notre raisonnement clinique de côté : certains patients peuvent présenter une corrélation entre flexion lombaire et douleur. A nous de les identifier.

QUESTIONS PRATIQUES = RÉPONSES PRATIQUES

Comment gérer un athlète sensible à la flexion lombaire ?

Dans ce cas, le raisonnement doit être en fonction des symptômes.
De façon temporaire, certains patients ont besoin d’éviter les mouvements lombaires qui les empirent. S’il est impossible de le faire lors des matchs ou évènements, il est préférable de les limiter lors des entrainements. Il est également recommandé de prendre en compte tous les facteurs contribuant à la douleur du patient.

Comment prévenir les douleurs lombaires liées à la flexion ?

Le raisonnement est plutôt biomécanique.
Eviter les fins d’amplitude de flexion et se rapprocher d’une position neutre serait associé à des gains de performance et diminuerait le risque de blessure.
L’auteur rappelle que la tolérance à la flexion en charge est différente d’un athlète à l’autre et doit être évaluée et monitorée individuellement.

Quels exercices proposer au cabinet ?

Piste de réflexion de la part de l’auteur : il n’y a pas forcément de bénéfice sur la performance ou sur la prévention des blessures de faire travailler des mouvements que l’athlète répète déjà très régulièrement lors de ses entrainements.